Il est des œuvres d'art qui ont la pureté de concrétions minérales des grands fonds marins. Elles ont l'apparence de ces organismes vivants, fixés à leur substrat nourricier, aux formes naturellement aussi extravagantes qu'harmonieuses, hors du temps et de l'atmosphère terrestre. On peut imaginer ces créatures arrachées de leur support par d'étranges forces telluriques, puis portées au gré des courants océaniques, usées, lavées, fossilisées, et puis s'échouant après un long périple, sur une grève originelle, vierge de tout piétinement humain, déserte, silencieuse et d'une absolue blancheur. La grève blanche, c'est l'odeur de varech, la chevelure bruissante des dunes, le recommencement du monde et ce sentiment d'immense liberté, d'évidence première, de clarté éblouissante. C'est la promesse de l'eau à la vie terrestre. C'est l'offrande des océans dont l'homme guette, de son abri éphémère, le miraculeux échouage, comme gage du pacte qu'il a scellé avec la mer depuis la nuit des temps. Ces sont ces œuvres textiles, céramiques, photographiques, peintes ou dessinées, l'osier, les cabanes poétiques qui sont ensemble là, offertes à la lumière du Soleil.

Pierre Souchaud, essayiste et écrivain d'art.
Ci-contre : couverture du catalogue © Rieja van Aart
Françoise Souchaud présente
"Grève blanche"
17 artistes révèlent la grève
du 6 septembre au 21 octobre 2018

Galerie Licence IV
5 place du Gouvernement 69005 Lyon
souchaudartprojectlyon.f
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